Le siège Simon

Le siège Sinon doit son nom à l'ingénieur Guillaume Simon, Directeur Général de la Compagnie clés Houillères de Petite-Rosselle de 1905 à 1913. Le gisement est reconnu par des sondages effec­tués de 1817 à 1849 pour le compte de la Compagnie des Sondages. Il faut néanmoins attendre un demi-siècle et une nouvelle série de sondages pour que la Compagnie des Houillères de Petite-Rosselle engage, en 1904, le fonçage du puits Simon 1.

Grâce aux améliorations de la technique de fonçage par congélation et la mise en oeuvre du cuvelage en fonte, Simon 1 atteint rapidement la profondeur de 478m. La première tonne de charbon est extraite le 22 février 1907. En 1908, débu­tent le lançage du puits Simon 2 et la construc­tion du lavoir. Simon 1 est noyé en décembre 1909. Après six mois de pompage, la mine est enfin vidée de son eau et l'exploitation redémar­re 1 er juillet 1910. Au jour, la construction des bains douches, des bureaux, des ateliers et de la centrale électrique s'achève.

A la veille de la Grande Guerre, le puits 2 est mis en service. A partir de 1918, le siège connaît un intense développement. L'étendue de ses champs d'exploitation (5km de long sur 2km de large du Sud-ouest au Nord-est) nécessite la création d'un puits d'aérage dans la région de Forbach. Le fonçage du puits Simon 3 commence en 1932 et se termine en septembre 1933. Avec la crise écono­mique des années 30, il n'est pas équipé.

En 1938, le siège Simon produit 808 980 t de charbon, soit une production journalière moyen­ne de 3.125 t.

Les puits Simon 1 et 2 vers 1913 (carte postale ancienne)

Fin 1863, la production cumulée des deux sièges s'élève à 100.000 tonnes. Elle se stabilise pendant plusieurs années à ce niveau. Les bulletins Jour­naliers de réception de houille de l'usine de Stiring font état, pour le premier semestre 1870, d'une réception de 54.000 t en provenance de Saint Charles et Saint-Joseph (25.485 t pour le premier et 28.475 t pour le second). A cette époque, les deux sièges emploient 1.400 agents et le rendement fond et jours confondus est de 500 kg. En 1867 les travaux de fonçage du puits Saint­-Joseph 2 démarrent. Puits d'aérage et de remblayage, il est mis en service en 1873. Le puits Saint-Charles 2, également puits d'aérage et de remblayage, est foncé de 1875 à 1878. La pro­duction des deux sièges, ainsi que celle de Wendel est évacuée, jusqu'en 1877, par le « plan incliné » qui relie le carreau de Saint-Charles aux hauteurs de Vieille Verrerie en direction de l'usi­ne métallurgique de Stiring. Le rendement fond et jour passe de 600 kg en 1885 à 847kg en 1913 (année record qui ne sera battue qu'en 1931).

Vue aérienne du Siège Simon en 1990

Durant les années 1943 et 1941, les " Hermann GÖring Werke " poussent l'extraction à plus de deux millions de tonnes par an ; une exploitation de guerre sans travaux préparatoires, sans aménagement et sans soucis du lendemain.

En février 1945, après avoir constitué pendant plus de quatre mois les premières lignes alle­mandes, le secteur de Forbach est libéré par les troupes américaines. Les mineurs découvrent une situation désastreuse. Le fond est noyé jusqu'à 70m du jour et les installations de surface sont totalement détruites. Tout est à reconstruire.

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Puits Simon 4, 1987

Le dénoyage du siège est une entreprise de gran­de envergure. Pour lutter contre une venue d ' eau de 25 m3 minute, il faut trouver des pompes puissantes et renforcer les chevalements pour les sus­pendre.

Le 1 er juillet 1946, les travaux d'assèchement sont terminés et l'extraction reprend. Le puits Simon 3 est enfin aménagé en 1950 (machine d'extraction. ventilateurs, bains douches et bureaux). Le siège élargit ses assises vers l'Est et le Nord. Un quatrième puits s'avère vite nécessaire pour l'aérage et le service. Le fonçage de Simon 4 décidé en 1947 pour servir de retour d'air, est commencé en novembre 1948 et se termine en 1951.

Taille à attaques multiples en semi-dressants

Le "ravageur"

Avec le retrait progressif des exploitations des champs amodiés du Warndt et la nécessité de compenser la perte de production, les Houillères du Bassin de Lorraine entreprennent le creuse­ment des puits Sinon 5 et Marinau. Ils permettent d'exploiter de nouveaux gisements sous le territoire français. Démarré le 1 er janvier 1958, Simon 5 est à 940 m de profondeur le 1 er septembre 1960. C'est un puits d'entrée clair, avant d'être équipé d'une cage unique à contrepoids en 1966.

En 1973, l'exploitation de l'étage 440 se termine. Des convoyeurs à bande remontent le charbon jusqu'au skip. Tous les services sont concentrés sur Sinon 1, 2 et 5. Comme Simon 4, Simon 3 ne sert plus qu'à l'aérage. Les bains douches et les bureaux sont désaffectés.

  En 1974, après la première crise pétrolière, les autorités de tutelle assurent la pérennité du siège avec le raval de Simon 5 (jusqu'à 1136 m de profondeur et de Simon 3 (450 à 843m). Fin 1979, ces travaux s'achèvent. Simon 3 est équipé d'un ventilateur plus puissant à Simon 5 la machine d'extraction est modifiée afin de desservir tous les étages de 140 à 1050. Une deuxième rage à contrepoids à étage unique est installée pour le seul transport du personnel.

Taille en semi-dressants, veine 10, 1983

Jusqu'en 1981, la production du siège est assurée par les secteurs (les dressants chantiers mécanisés et attaques multiples) et des semi dressants (attaques multiples en dents de scie tronquée, longues tailles montantes à soutènement mar­chant et haveuse double ranging), Un premier essai de longue taille au pendage foudroyée est réalisé en veine 13-14 du champ Ouest à 68O. Les résultats satisfaisants de cette première tentative en veine fortement inclinée (30 à 35 degrés) ont conduit le siège à développer cette méthode et à arrêter progressivement l'exploitation des dres­sants et semi dressants.

La fermeture de Wendel en 1985 confirme le retrait de l'exploitation du secteur Est. Le regroupement des moyens tech­niques et logistiques (le Wendel-Marienau et de Simon s'opère en 1989 au sein de l'Unité d'Exploitation de Forbach. Toutes les activités de surface et les moyens administratifs se concen­trent sur le site de Simon tandis que les liaisons souterraines permettent d'accéder aux champs d'exploitation de Marienau, de l'Ouest et du Creutzberg.

Le 5 décembre 1997, une derrière berline symbolique remonte du puits Simon 2. Avec elle s'achève également la grande aventure de l'ex­ploitation du charbon dans le secteur Est.

A ce jour, les puits Marienau, Simon 1 et 5 restent ouverts pour l'exhaure, le captage du méthane et la ventilation, afin d'assurer la sécurité des hommes et des installations de Merlebach et du Warndt.

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Le 5 décembre 1997,
une dernière berline de charbon remonte
par le puits Simon 2

Le puits Simon 3, fermé en 2001