Le puits Reumaux

 

 

Il porte le nom d'Elie Reumaux, prem ier Président du Conseil d'Administration de Sarre et Moselle. En 1922, la compagnie démarre le fonçage du puits afin de faciliter l'exploitation du gisement situé au Nord du Puits 5. Ce nouvel outil doit per­mettre d'augmenter la production du siège de M erlebach de 1,3 à 3 millions de tonnes.

En 1925, le puits est armé et le personnel intègre les nouveaux bureaux et bains douches. Le charbon, produit exclusivement dans le gisement d es dressants, est remonté par berlines, puis traité par le lavoir de Reumaux attenant à celui de Merlebach.  

 

Puits Reumaux, carte postale des années 1930

 

Chute d'une cage

Le 26 mars 1925, trois mois après sa mise en exploitation, le puits Reumaux est endeuillé par un tragique accident. A la fin du poste du matin, vers 13h30, une défaillance de la machine d'extraction provoque la chute de la cage. Après une course folle de 400m, la cage s'écrase au fond du bougnou avec 79 mineurs. L'accident cause la mort de 51 personnes et en blesse gravement 28 autres. Le hall des mineurs est transformé en chapelle ardente. La mémoire populaire relate qu'à la suite de cet accident, les mineurs, certainement supersti­tieux, refusaient de se changer dans ces locaux. Aussi, en 1927, les mineurs emménagement dans les nouvelles structures, implantées au milieu de la cité Reumaux. Sarre et Moselle cède les anciens bâtiments à la ville de Merlebach. A la fin de la deuxième guerre mondiale, Reumaux bénéficie des effets de la nationalisa­tion, mais également des nouveaux gisements amodiés.

 

Puits de Merlebach Nord, les mineurs prennent l'autorail qui les ramène aux bains douches du puits Reumaux (1987)

 

En 1949, les Houillères du Bassin de Lorraine entreprennent le fonçage du puits Nord, situé sur la commune de Saint-Nicolas en Sarre. Pour assu­rer le transport du personnel, une voie ferrée de 1.560 m avec 378 m de tunnel relie les bains douches au nouveau puits dès 1951. Le puits Nord est opérationnel fin octobre 1952.

L'année suivante, les houillères procèdent au remplacement des équipements du puits Reumaux. Le chevalement en béton est détruit; un nouveau bâtiment de 25,50 m de haut abrite la machine d'extraction de 3.500 CV installée directement au-dessus du puits. Les travaux de démantèlement et de reconstruction sont réalisés sans arrêt de l'extraction (pose de molettes provisoires, au sol, directement sur le puits). Pour Noël 1953, la cage effectue sa première des­cente entraînée par la nouvelle installation. Avec ses équipements performants, Reumaux se singu­larise par rapport aux autres divisions du grand ensemble de Merlebach. De 1955 à 1961, une série de six sondages prospectent le champ de Cocheren, prolongement de l'anticlinal de Simon. En 1959, des galeries de reconnaissance sont creusées depuis le puits Nord, à l'étage 686. En avril 1960, après 1238m d'avancement, les tra­vaux recoupent la veine Erna. Cette découverte est suivie d'une longue période d'hésitation. Ce n'est que le 15 septembre 1970 que le Conseil d'Administration des HBL donne le feu vert pour la mise en exploitation du champ de Cocheren.

Le nouveau champ est une renaissance pour la division Reumaux (6.000 t/j en 1970) car il per­met de compenser les pertes de tonnage liées à l'épuisement rapide des secteurs d'exploitation traditionnels. Cocheren est également le champ de la reconversion des mineurs de Sainte.

Fontaine et du personnel des dressants qui découvrent les méthodes d'exploitation (la semi-­dressants et des plateures. La veine Frieda 3, première taille montante à remblayage hydraulique, démarre en juin 1974.

 

Taille à remblayage pneumatique frontal, équipée de piles de soutènement Marrel (1983)

 

La même année, les tirs résonnent dans les douze attaques d'lrma 2. En 1975, le puits Reumaux est équipé d'un ventilateur Dingler, afin d'augmenter les débits d'air des chantiers Cocheren. En 1981, compte tenu de l'augmentation de la production de ce secteur et de la diversité des méthodes d'exploitation, Reumaux devient un siège « indépendant » tout en conservant des liens étroits avec Vouters pour l'aérage, l'exhaure, le transport du gros matériel et l'évacuation de sa production. Le premier bilan affiche une production annuelle de 1.556.606 t de charbon nettes, dont 94,3 666 t sont produites par 5 tailles en attaques multiples, 3 longues tailles montantes, une taille au pendage à remblayage pneumatique et 2 longues tailles au pendage foudroyée dans le champ de Cocheren. Le complément, soit 612.940 t, est réalisé par les dressants. Le 30 décembre 1986. Reumaux cède son dernier tra­vers-bancs de dressants à Vouters, abandonne le remblayage pneumatique et généralise la métho­de des longues tailles au pendage foudroyées.

En 1990, pour assurer sa pérennité, le siège lance les travaux préparatoires des étages 1140 et 1250 ainsi que le creusement du bure 12 tonnes du puits Nord qui relie les étages en aval pendage. C'est aussi l'année de tous les records, la produc­tion culmine à 2.241.843t et la veine Erna 3 Nord 1036 produits, le 26 mars, 15.128t en 19 passes. Le siège met en place une exploitation basée sur deux tailles de haute production.

En janvier 2000, les bâtiments administratifs et les bains douches de Reumaux sont abandonnés et le personnel transféré sur le site de VOULUES qui prend le nom d' Unité d' Exploitation de Merlebach.

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